Vers un transhumanisme avec la lentille bifocale d'André et Simone Schwarz-Bart

Roč.38,č.1(2017)

Abstrakt
Dans l'oeuvre posthume d'André Schwarz-Bart, il s'agit une fois de plus de croquer la transhumance de l'humaine famille universelle. Dans L'Etoile du main et L'Ancêtre en Solitude, les récits reviennent sur les aléas des migrations forcées, ou non, générées tantôt par des catastrophes naturelles, tantôt produites par les mains de l'homme. Simone Schwarz-Bart prend sur elle la responsabilité de sortir tantôt sous leur double nom, tantôt sous le nom seul d'André, le cycle romanesque autour de la mère originelle, l'aïeule Solitude. De La Mulâtresse Solitude à L'Ancêtre en Solitude, les déboires d'une enfant bâtarde d'une diola née en Guadeloupe, sont suivis pour tisser délicatement les errances et déshérences d'un individu au temps de l'esclavage aux Antilles. La transmigration de millions d'Africains aux Amériques est dans l'esprit de l'auteur analogue à celle de millions de juifs qui ont été forcés de quitter leur lieu d'origine, et ce depuis des siècles. L'Etoile du matin nous ramène en effet dans la Pologne d'avant la Shoah, d'une part, et la vie d'un rescapé de la Shoah, d'autre part. A chaque fois, les auteurs signent un plaidoyer pour le transhumanisme au sens de Morin : au-delà des barrières ethniques, sexuelles, linguistiques, nationales ou encore confessionnelles, l'être humain bientôt sera un « clone surgi d'une éprouvette », qui habiterait avec les progrès de la science, la « planète de mutants » (Prologue de L'Etoile du matin). Finalement, l'écriture transdisciplinaire tente de regarder la transhumance planétaire à travers une lentille bifocale, de près et de loin, agrandissant ou au contraire réduisant l'importance d'accidents survenus sur le chemin d'une vie, afin de surmonter le traumatisme de « la Catastrophe » (EM 18).

Klíčová slova:
transhumance; transhumanisme; noeud de mémoire; diaspora juive; et noire, oeuvre posthume; écriture à quatre mains; lentille bifocale; L'Etoile du matin; L'Ancêtre en Solitude

Stránky:
87–100
Reference

AKADEM, (22 septembre 2016). « André Schwarz-Bart, le courage de résister», enregistrement. http ://www.akadem.org/sommaire/themes/culture/litterature/shoah-et-litterature/andre-schwarz-bart-lecourage-de-resister-23-09-2016-83864_404.php

Assouline, P. (2011). Le traducteur : pour un statut de coauteur.

Attias, G., & Effa, G. P. (2003). Le juif et l'Africain. Double offrande. Paris : Ed. du Rocher.

Benjamin, W. (2000). L'Ange de l'Histoire in OEuvres III, Paris : Gallimard.

Brodzki, B. (1993). Nomadism and the Textualization of Memory in André Schwarz-Bart's La Mulâtresse Solitude. Yale French Studies, 83, 2, 213–230. | DOI 10.2307/2930095

Casteel-Phillips, S. (2016). Calypso Jews. Jewishness in the Caribbean Literary Imagination. New York : Columbia University Press.

Effa, G.-P. (2015). Rendez-vous avec l'heure qui blesse. Paris : Gallimard.

Ezine, J.-L. (2003). 'Le dernier éléphant' : André Schwarz-Bart. Le Nouvel Observateur, 16–26 mars:54.

Fanon, F. (1953). Peau noire, masques blancs. Paris : Seuil, Points Essais.

Ferrarini, H. (2017). 'Notre histoire diasporique est immense' : entretien avec Simone Schwarz-Bart, Africultures, le 9 janvier. http://africultures.com/notre-histoire-diasporique-est-immense-13912/. sic Consulté le 9 janvier 2017.

Gyssels, K. (1995). L'identité féminine et l'espace clos dans l'oeuvre d'André et de Simone Schwarz-Bart et de Beryl Gilroy. Canadian Review of Comparative Literature, 22, 3/4, 787–800.

Gyssels, K. (1996). Filles de Solitude. Essai sur l'identité antillaise dans les auto-biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart. Paris : L'Harmattan.

Gyssels, K. (1998). (Post-) modernité postcoloniale d'Un plat de porc aux bananes vertes d'André et Simone Schwarz-Bart. Le Roman francophone actuel en Algérie et aux Antilles, CRIN, 34, 85–102.

Gyssels, K. (2001). Sages sorcières? Révision de la mauvaise mère dans Beloved (Toni Morrison), Praisesong for the Widow (Paule Marshall), et Moi, Tituba (Maryse Condé). Lanham : America University Press.

Gyssels, K. (2004). La malemort dans Ton beau capitaine. MaComère, 6, 77–87.

Gyssels, K. (2013). Un long compagnonnage : Glissant & Schwarz-Bart face à la diaspora, RSH 309 (janviermars), 73–94.

Gyssels, K. (2014). Marrane et marronne : la co-écriture réversible d'André et de Simone Schwarz-Bart. Leyde : Brill.

Gyssels, K. (2015) 'Work in progress' : l'oeuvre posthume d'André Schwarz-Bart. Africultures, 14 juillet. http://africultures.com/work-in-progress-loeuvre-posthume-dandre-schwarz-bart-13079/. Consulté le 14 juillet 2015.

Gyssels, K. (2016). Rendez-vous avec l'heure qui blesse ou Elégies d'Elizé. Etudes Caribéennes. 33–34 (avrilaoût 2016): http://etudescaribeennes.revues.org/9463. Consulté le 14 juillet 2015.

Gyssels, K., & Cooreman, G. (2008). 'Faux-bourg Rue de Saint-Denis' : Entretien avec L.P. Dalembert. Il Tolomeo, 1, 98–106.

Hirsch, M. (2012). The Generation of Postmemory. Writing and Visual Culture after the Holocaust. New York : Columbia University Press.

Huston, N. (1989). Trois fois septembre. Paris : Ed. Actes Sud.

Huston, N. (2006). Lignes de faille. Paris : Ed. Actes Sud.

Huyssen, A. (2011). La hantise de l'oubli. Essais sur les résurgences du passé. Trad. J. de Faramond, & J. Malle. Paris : Ed. Kimé.

Jabès, E. (1990). Le Seuil, le Sable. Avant-Propos aux Poésies complètes 1943–1988. Paris : Gallimard.

Jacobus, M. (1999). Psychoanalysis and the Scene of Reading. New York : Oxford University Press.

Kanters, R. (1967). André Schwarz-Bart s'explique sur huit ans de silence. Figaro Littéraire, 17, 8.

Lapierre, N. (2011). Causes communes. des Juifs et des Noirs. Paris : Stock.

Melas, N. (2007). All the Difference in the World. Postcoloniality and the Ends of Comparison. Stanford : Stanford UP.

Memmi, A. (1957). Portrait du colonisé, précédé du Portrait du colonisateur. Préface J. P Sartre. Corréâ, rééd. Paris : Gallimard.

Memmi, A. (1968). The Negro and the Jew / Négritude et Judéité. African Arts, 1, 4, 26–29, 96–101, 122–123. | DOI 10.2307/3334273

Memmi, A. (1968). L'homme dominé. Le colonisé, le Juif, le Noir la Femme, le Domestique. Paris : Gallimard.

Memmi, A. (2009). Testament insolent. Paris : Odile Jacob.

Mirzoeff, N. (2000). Diaspora and Visual Culture. Representing Africans and Jews. London : Routledge.

Morin, E. (2015). Les deux humanismes. Monde Diplomatique, 1, 3.

Nadeau, M. (1967). La fin du voyage. Quinzaine Littéraire, 15, 28 février, 5.

Nous, A., & Laplantine, F. (Eds.). (2008). Le Métissage, un exposé pour comprendre. Paris : Théraèdre.

Ozyck, C. (1988 [1983]). La galaxie cannibale. Trad. C. Ancelot. Paris : Ed Mazarine.

Ozyck, C. (1983). Art & Ardor. New York : Knopf.

Phillips, C. (1999 [1997]). La Nature humaine [The Nature of Blood]. Paris : Mercure.

Pavlowitch, P. (1981). L'Homme que l'on croyait. Paris : Fayard.

Prévert, J. (1944). Paroles. Paris : Gallimard.

Rothberg, M. (2009). Multidimensional Memory. Remembering the Holocaust in the Age of Postcolonialism. Stanford : Stanford University Press.

Rothberg, M. (2010) From Memory to Memory: From 'lieu de mémoire' to 'noeud de mémoire', YFS, 118–119 (Introduction: 3–12).

Scharfman, R. (1994). Exiled from the Shoah: André and Simone Schwarz-Bart's Un plat de porc aux bananes vertes. In Kritzman, L. D. (Ed.), Auschwitz and After : Race, Culture, and the 'Jewish Question in France' (250–263). New York: Routledge.

Schwarz-Bart, A. (1972). La Mulâtresse Solitude. Paris : Seuil.

Schwarz-Bart, S. (1982 [1972]). Pluie et vent sur Télumée Miracle [The Bridge of Beyond]. Trad. B. Bray. Paris : Seuil.

Schwarz-Bart, S. (1981 [1979]). Ti Jean L'Horizon [Between Two Worlds]. Trad. B. Bray. Paris : Seuil.

Schwarz-Bart, S. (1987). Ton beau capitaine. Paris : Seuil.

Schwarz-Bart, A. et S. (1967). Un plat de porc aux bananes vertes. Paris : Seuil.

Schwarz-Bart, A. et S. (2015). L'Ancêtre en Solitude. Paris : Seuil.

Todorov, T. (2000). Mémoire du mal. Tentation du bien, Enquête sur le siècle. Paris : Robert Laffont.

Wells, C. (2000). La poétique de la relation conjugale : Simone et André Schwarz-Bart dans le lit de Procuste, Tangence, 62, 100–122. http://www.erudit.org/revue/tce/2000/v/n62/008176ar.pdf | DOI 10.7202/008176ar

Metriky

0

web of science logo


19

Views

0

PDF (francouzština) views